Trump indirectement responsable de la mort de Jamal Khashoggi

Le soutien sans réserves du président américain, à MBS, expliquerait pourquoi ce jeune homme, dirigeant dans les faits de son pays, a cru pouvoir tout se permettre.Trump aura- t- il le courage de demander au vieux roi Salman de confier le pouvoir à un autre de ses fils ?

La problématique de la goutte d’eau qui fait déborder le vase

Qui était finalement Jamal Khashoggi ? Un journaliste saoudien, récemment expatrié aux USA qui avait connaissance des forces internes à l’Arabie saoudite pesant sur le destin de ce pays. Il pouvait certes, « enquiquiner » le prince héritier mais avec le temps, sa parole aurait certainement eu moins de poids, un expatrié aux USA, en interne en Saoudie, cela fait pschitt au bout d’un moment.

En somme une goutte d’eau dans un grand vase saoudien. Nous connaissons l’importance d’une goutte d’eau, elle n’inquiète personne sauf au moment où elle fait déborder le vase.
Des gouttes d’eaux provoquées par MBS ne peuvent plus se compter, tant il y en a. La destitution du Prince héritier Mohammed Ben Nayef, l’emprisonnement des personnalités de haut rang, toutes rackettées pour pouvoir continuer à vivre, les nombreuses disparitions internes ou externes de saoudiens de tous rangs, la guerre au Yémen avec des centaines de bavures et plus de 10 000 morts dont de nombreux enfants, l’affaire du premier ministre libanais, le boycott d’un pays frère, le Qatar, membre du CCG… et puis le lâche assassinat de Jamal Khashoggi au consulat d’Istanbul, c’est la dernière goutte d’eau, celle qui a fait déborder le vase saoudien.

Trump soutien inconditionnel de MBS

Pourquoi ce jeune homme, Prince héritier saoudien, début de la trentaine, s’autorise tous ces excès, jusqu’au meurtre barbare de Jamal Khashoggi ?

Parce que tout simplement, il a eu le feu vert, le soutien inconditionnel de l’homme le plus puissant au monde, Donald Trump, président des USA.

Ce n’est pas seulement le contrat sur les armes de plus de 100 milliards de dollars, ni la prise de position saoudienne contre l’expansionnisme iranien, ni même le rapprochement avec Israël… C’est bien plus que cela. Trump fondamentalement se reconnait dans ce jeune dirigeant qui parle et surtout qui décide.

Mais voilà, même l’homme le plus puissant du monde, pour s’assurer qu’il ne sera pas compromis par ces éclaboussures de sang ordonnées par MBS, prend du recul et ajuste chaque jour sa position à l’opinion publique internationale.

Lorsque le Qatar, en juin 2013 fut considéré comme incontrôlable, Obama demanda à l’émir Hamad de laisser le pouvoir à son fils Tamim. Trump aura- t- il le courage de demander au vieux roi Salman de confier le pouvoir à un autre de ses fils ?

Obama et Hamad

Le soutien inconditionnel de Trump à MBS ne peut durer, car dans les élections mi-mandat aux USA, une grande partie de ses électeurs pourraient se détourner de lui et cela est plus important qu’un contrat de 100 milliards de dollars.

3 Comments

  1. je n’y avais jamais pensé mais , en effet, une goutte d’eau aussi petite soit-elle et aussi grand que soit le récipient , il arrive un moment où elle peut faire déborder le récipient ; votre analyse , je trouve , complète bien l’émission de  » c dans l’air » d’aujourd’hui dont j’apprécie beaucoup les intervenants pour leurs connaissances et leurs prudences ; Merci d’avoir commenté ce triste évènement

  2. Après avoir vu l’émission de C dans l’air bien faite, il faut toutefois signaler une approximation à propos de la population du Qatar qui n’est pas acceptable. Un des intervenant indiquait que les qataris sont environ 200 000 et quelques instants plus tard qu’ils représentent 15 % de 2 000 000 d’habitants soit 300 000. Ce brave homme ne maîtrise pas son sujet sur la population du Qatar et comme beaucoup de perroquets répète bêtement ce qu’on lui raconte.
    Au 30/9/2018 les qataris étaient 305 406 sur une population totale de 2 717 886.

Les commentaires sont fermés.