Qatar présent à Erevan pour la rencontre de la Francophonie

Au-delà des intérêts économiques évidents, on s’interroge sur les valeurs que nous pouvons partager avec l’ensemble des pays du Golfe et en particulier, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Qatar.

Les arrières pensés du Qatar

Après que les Emirats Arabes Unis en 2010 soient devenus membre observateurs dans la francophonie, en 2012 le Qatar s’empressa de devenir membre associé de la Francophonie.
En octobre 2012 le journal « Afrique Expansion » résumait ainsi la situation « L’admission du Qatar comme membre associé au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie, décidée lors du sommet de Kinshasa en 2012, se justifie par des “raisons de fond”, a estimé mardi le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay. » « L’admission du Qatar directement comme membre associé, décidée lors du sommet de la francophonie à Kinshasa, a fait grincer des dents, selon une source au sein de l’OIF. » « Certains participants se sont notamment inquiétés de l’ambition du Qatar de développer davantage son influence en Afrique de l’Ouest musulmane et notamment de sa propension à financer des écoles religieuses prenant parfois la place d’écoles en langue française. »…

Avant même le rapport Attali sur la Francophonie, le Qatar avait bien compris que pour partir à la conquête de l’Afrique il faut parler anglais et français. Passant par le Maghreb et descendant lentement, le Qatar s’immisce dans l’Afrique car c’est un réservoir immense de ressources humaines et le lieu où il faut être présent pour les décennies à venir.

La vision du Qatar de la Francophonie en 2018

Hamad bin Abdulaziz al-Kuwari, représentant du Qatar à la conférence ministérielle qui précède le sommet se tenant cette année à Erevan en Arménie, a fait le point sur la réalité de son pays en matière de francophonie.

Selon lui, il y aurait, sur les 2,7 millions d’habitants au Qatar, environ 200 000 résidents parlant français. Il notait aussi la présence d’ORYX FM, la radio française qui émet à partir du Qatar. Il est dommage que l’on ne puisse y accéder depuis la France.

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Pour Hamad bin Abdulaziz al-Kuwari, le nombre d’établissements scolaires enseignant le français ne cesse d’augmenter. Là encore dommage qu’aucune publication de chiffres ne vienne étayer ces propos. L’ancien ministre qatari, oublie probablement le scandale du Lycée Bonaparte qui augmente les tarifs d’une manière inacceptable et effectue une rénovation et un agrandissement qui ne se justifient pas. Le seul objet de cette opération que bon nombre de familles françaises dénoncent est de remplir les poches de quelques personnes intéressées financièrement.

Au-delà des intérêts économiques évidents, on s’interroge sur les valeurs que nous pouvons partager avec l’ensemble des pays du Golfe et en particulier, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Qatar.