Qatar, revue hebdo semaine 37-2018

L’émir du Qatar à quelques réussites économiques mais à deux failles, une politique, la Turquie et une sportive, le Paris Saint Germain.

L’émir Tamim al Thani pousse ses ministres au-devant de la scène pour en faire des fusibles.

Le Qatar continue à engranger des contrats pour la livraison d’hydrocarbures et dérivés, l’Asie, en particulier la Chine et l’Inde comme le Japon sont les clients qui comptent pour l’économie qatarienne.
Il n’est donc pas étonnant que Singapour deviennent un centre névralgique pour le Qatar. Si en Europe, Londres demeure encore pour quelques temps, le coffre-fort financier du Qatar, tout porte à croire que pour l’Asie, et plus encore, suivant ce qui se passera avec le Brexit, Singapour remplacera la capitale britannique.

Les autorités qatariennes connues pour leur résilience, comme le prouve l’affaire du boycott partiel notamment pas ses voisins saoudiens et émiratis ou comme le prouvent les investissements annoncés en Allemagne alors qu’ils connaissent de nombreux déboires, ont deux failles, la Turquie et le PSG.

Une Turquie qui s’enfonce dans une crise à sa frontière avec la Syrie et qui économiquement n’arrive pas à consolider ses fondamentaux. Elle est obligée de mettre un genou à terre devant le président russe, Poutine, pour sauvegarder quelques bases militaires en Syrie. Pour cela la Turquie devra sans doute encore accueillir quelques centaines de milliers de réfugiés ne sachant plus où aller. Probablement, parmi eux se glisseront un certain nombre de djihadistes turco-islamistes contribuant à déstabiliser un peu plus la Turquie.

Rassurer les investisseurs qataris en Turquie est normal mais les inviter à continuer à investir alors que la Turquie tangue économiquement c’est de l’irresponsabilité de la part du ministre qatari de l’Economie et du Commerce. Voilà un bon fusible pour l’émir qui ne cesse de faire des cadeaux aux turcs et en particulier à Erdogan.

En 2018, le fait religieux au Qatar est toujours en filigrane derrière chaque action de ses dirigeants, enfouis dans un pragmatisme mise en exergue. Ceci contribue à créer la confusion, il n’est donc pas étonnant qu’en France, la possible location d’un espace d’art à l’Hôtel de la Marine dérange de nombreux français. Les « Al Thani » exposent déjà au château de Fontainebleau et cela n’a pas posé de problèmes mais à force de vouloir prendre possession de Paris, ils tombent dans l’excès, leur plus grave maladie.

Pourtant, il y a des sujets où le Qatar sait provisoirement se contenir, comme le PSG. Le sobre Mercato d’été permet au club parisien et à l’émir du Qatar qui le dirige, Nasser al Khelaifi n’ayant plus aucun pouvoir, de faire baisser la tension avec l’UEFA. Reste l’obsession de l’émir Tamim de gagner au moins une fois la ligue des Champions, probablement une des plus importantes compétitions mondiale de football. Il est à craindre que si les résultats ne soient pas au rendez-vous, l’émir du Qatar sorte encore le chéquier pour se payer joueurs et entraineur lui permettant de réussir son challenge.

On pourra dire alors, chassez le naturel, il revient au galop.

Pour rappel

Revue hebdo 36-2018