Qatar, doit-on aller au-delà de l’écume des vagues ?

Lorsque l’image d’un pays est confuse à souhait, ses valeurs, sa culture, sa tradition… disparaissent au fond d’un puits médiatique sans fin.

L’image du Qatar disparaît dans la confusion

La compréhension du Qatar est aussi complexe que l’œuvre d’Albrecht Dürer, La Melencolia.

On peut considérer que les nombreuses agences de communication qui travaillent pour ce pays, ont à ce jour échoué. Ce qu’on connait du Qatar n’est que superficiel, personne ne s’intéresse réellement à autre chose que l’écume des vagues. Lorsque l’image d’un pays est confuse à souhait, ses valeurs, sa culture, sa tradition… disparaissent au fond d’un puits médiatique sans fin. Peut-on espérer autre chose de ses dirigeants actuels ?

Trois faits montrent l’incohérence entre l’envie de compter dans le monde et la réalité.

Le premier, c’est l’emprisonnement arbitraire d’un employeur français Jean Pierre Marongiu. Des milliers de français jugent aujourd’hui la justice du Qatar à travers cette affaire. Marongiu est coupable d’avoir fait confiance à  la diplomatie française et avoir cru que la « cupidité » ne faisait pas partie du vocabulaire de quelques employeurs qataris avec qui il a travaillé. Trois ans plus tard, les autorités françaises et qatariennes sont incapables de voir à quel point, une injustice de cette taille dégrade durablement l’image des politiques, de la diplomatie et de la justice de la France et du Qatar.

Le deuxième fait concerne l’attitude désinvolte des stratèges qatariens sur les relations que le Qatar entretien avec la Russie, au moment où celle-ci participe avec d’autres aux tueries en Syrie. Pourquoi il y avait urgence à conclure le rachat partiel du géant russe Rosneft à raison de 19,5 % de sa valeur ? Les dirigeants qatariens sont-ils inconscients du message incompréhensible que cette action économique peut avoir tant sur leur peuple qu’au niveau international ?

Le troisième événement est assez incroyable. L’émir du Qatar a annulé la journée du 18 décembre « National Day » à cause des événements à  Alep. Décision difficile à prendre mais compréhensible. Or, nous apprenons par Doha News que l’émir Tamim et une délégation d’officiels, se sont rendus en Turquie ce même jour pour signer des accords qui auraient sans doute pu attendre quelques jours. Mais pire encore, avec le président de la Turquie, il a participé à l’inauguration d’un stade de football. Pourquoi annuler les festivités aussi importantes que le « National Day » au Qatar et participer à d’autres festivités en dehors de son pays ? Comprenne qui pourra !

Ce manque de maîtrise des événements poussent de nombreux observateurs et curieux, à regarder uniquement l’écume des vagues et de considérer que le Qatar est plus une grande entreprise multinationale qu’un véritable pays.